Même si aujourd'hui, vendredi 23 octobre il ne faut pas oublier la grande rencontre du Rassemblement 2015 à Chambéry (voir notre texte du 19 octobre "une soirée à ne pas manquer") nous tenons, en toute indépendance, à signaler à nos amiEs lectrices et lecteurs le texte que le président régional de la FRAPNA vient de publier. La manière dont les observateurs de ce mouvement ont été traités demande une réponse juridique et militante… à chacun d'entre nous de voir comment réagir pour soutenir cette association et cette action.
Newsletter régionale FRAPNA - Octobre 2015
L'EDITO DU PRESIDENT : INSUPPORTABLE "DEUX POIDS DEUX MESURES" DE L'ETAT
Sans même attendre l'audience en référé du 19 octobre au Tribunal administratif de Grenoble, niant ainsi notre existence même, Georges-François Leclerc, préfet de Haute-Savoie, a fait déployer massivement, le jeudi 8 octobre, les forces de l'ordre et les agents de l'Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage sur le massif du Bargy en vue de poursuivre le massacre de la harde de bouquetins du Bargy qu'il avait entamé deux ans plus tôt.
Sept personnes venues pacifiquement observer les opérations sur le terrain se sont vues, avec amende à la clé, reconduites « manu militari » en dehors du « périmètre d'exclusion » arrêté par le préfet de Haute-Savoie qu'ils ne pouvaient connaître car pris la veille au soir et non affiché. Une huitième a été emmenée de force pour subir un interrogatoire policier et s'est vue saisir la carte SIM de son téléphone portable afin d'éplucher ses contacts téléphoniques. Le communiqué du préfet de Haute-Savoie du lendemain est sans ambiguïté quant à l'utilisation de cette « prise de guerre » pour intimider ceux qui auraient pu témoigner du massacre ordonné « à bas bruit », selon les propos du préfet.
Dans quel pays vivons-nous ? Nous condamnons avec la plus grande énergie l'entêtement du préfet de Haute-Savoie à vouloir appliquer SA solution radicale. Rappelons que malgré la décision de rejet de notre référé par le Tribunal administratif de Grenoble, ce massacre de bouquetins - sains dans leur grande majorité - est organisé contre l'avis des scientifiques de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) et du Conseil National de Protection de la Nature comme du syndicat majoritaire SNE-FSU des agents de l’environnement (dont font partie les gardes ONCFS chargés de la basse besogne). Le préfet brandit le risque de propagation d'une épidémie de brucellose pourtant jugé minime à quasi-nul par les scientifiques mandatés par l'ANSES bien mieux qualifiés pour en juger. Il faut dire qu'il a déjà montré qu'il n'hésitait pas à adopter des solutions définitives. En effet, il n'est pas étranger à la commande de 50 millions de vaccins pour une banale épidémie de grippe lorsqu'il était directeur de cabinet de Roselyne Bachelot, alors ministre de la santé.
Nous affirmons notre plein soutien aux militants pacifiques qui ont été victimes de ces violences physiques et morales, alors que les éleveurs preneurs d'otage, qui ont eux commis un délit caractérisé en séquestrant le président et le directeur du Parc National de la Vanoise, sont non seulement sortis libres mais ont été écoutés et ont obtenu gain de cause ! Le contraste entre l'impunité des agitateurs violents de la FNSEA et la répression brutale qui s'abat sur des observateurs pacifiques est tout simplement insupportable.
Note : les 2/3 des 70 bouquetins massacrés étaient parfaitement sains et il était parfaitement possible de les préserver.
Eric FERAILLE, Président régional FRAPNA
› Appel à dons "Stoppons l'abattage indiscriminé des bouquetins du Bargy"
› Pétition "Sauvez tous les bouquetins sains du Bargy"
› Page dédiée
Nous rappelons que ce genre d'article se fait en toute indépendance de la FRAPNA par rapport à EELV et réciproquement. Nous aurons d'ailleurs prochainement l'occasion de parler d'autres actions et d'autres associations de défense de l'environnement.
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